L'Oeil voit tout

Au sommet de Barad-Dûr, la Tour Sombre, règne une chaleur intense, qui ferait suffoquer et instantanément calciner le moindre être humain qui s'en approcherait, mais nul ne le peut, car il s'agit de l'endroit où réside le plus grand Mal de la Terre du Milieu, Sauron en personne. Sous la forme d'un Grand Oeil, sans paupières, nymbé de flammes, son pouvoir n'en est pas amoindri et la volonté de retrouver son Précieux Anneau ne le rend que plus dangereux et mortel pour les Peuples Libres. Car par-dessus tout, même l'éradication de ses ennemis, Sauron recherche l'Anneau, et l'Anneau veut rejoindre Sauron. Si il le retrouvait, son pouvoir serait alors sans limites, et au lieu d'éliminer ses opposants, il les dominerait...
L'Oeil semblait davantage en mouvement depuis quelques temps, surveillant de plus en plus près ses ennemis, et cherchant l'Anneau à travers montagnes, forêts, et même la chair. C'est en prêtant son attention sur la Moria qu'il put voir le Roi du Gondor, Aragorn, ainsi que le Roi de la Lorien, Legolas, en combat contre des orcs crasseux. Quelle raison les avait amené là-bas, serait-ce... l'Anneau ? Pourquoi ne serait-ce pas l'Anneau après tout, c'était tout à fait plausible. Ils ne devaient pas l'avoir avant eux, surtout pas ! L'Oeil s'agita soudainement avec furie et s'arrêta soudainement sur un orc dans la plaine. Ce dernier sursauta de douleur, tomba face contre terre et fut pris de très violentes convulsions. Il ne fallut que peu de temps pour que celui-ci meure sous d'atroces souffrances. L'Oeil, calmé, porta son attention sur un orc tout proche de son défunt compagnon. Celui-ci eut peur, mais aucune douleur ne vint l'assaillir sur l'instant. A la place, il entendit dans sa tête une voix extrêmement grave qui bourdonna dans ses oreilles.

"Prends cinq de tes wargs, et donnes-leur des cavaliers. Qu'ils aillent à la Moria."

L'orc s'inclina, et partit en courant vers la plaine des wargs, où il executa les ordres de son maître, ordonnant à cinq montures et cavaliers de se rendre à la Moria, ce qu'ils firent en hâte pour ne pas s'attirer les foudres du Seigneur du Mordor.

Tard dans la nuit, encore que le jour n’existait plus au Mordor depuis des siècles, une nuée dense et noir d’horribles volatils s’engouffra dans le pays et se mit a tournoyer autour du sommet de Barad Dûr.

Leurs battements d’ailes créaient un message, que seul les grands sages pouvaient déchiffrer.
Mais Sauron était bien fort, et il réussit à lire son contenu qui disait ceci :

-« L’Isengard demande de la main d’œuvre. Envoyez une centaine d’ouvriers, et une armée comme la terre n’en a jamais vu sortira des entrailles d’Orthanc. La fin approche, tout n’est qu’une question de temps. »

Les crébins continuèrent à tournoyer, attendant une réponse positive du grand Œil.

Sauron prêta rapidement attention aux crébins, et ne répondit pas en paroles au message, mais seulement en actes. Des orcs, une centaine, se mirent alors en route, et se dirigèrent vers la Porte Noire, pour quitter le Pays du Mordor et rejoindre l'Isengard. Dans sa fureur habituelle, Sauron brûla quelques crébins, mais ces animaux étaient stupides et inutiles, et ne manqueraient certainement pas à Saroumane. De plus, ils étaient en pleine prolifération ces temps-ci.
Les crébins s'envolèrent porter le message de l'arrivée de main d'oeuvre à leur maître, tandis que Sauron se remettait immédiatement à fouiller la Terre du Milieu de fond en comble.

Les noirs oiseaux fondirent sur les plaines du Mordor, attaquèrent quelques orcs pour s’en repaître, et revinrent dans la nuit en Isengard.